Grégoire Saucy

pilote automobile

"Un gagnant est
un rêveur
qui n'abandonne
jamais."

Nelson Mandela

MON OBJECTIF EST D’ARRIVER AU PLUS HAUT NIVEAU EN ENDURANCE

Le Suisse de 23 ans, champion de FRECA en 2021, aura le droit à un double programme entre le WEC en GT3 avec le United Autosports et l’ELMS en LMP2 avec Richard Mille by TDS Racing.

Grégoire, que pouvez-vous nous dire sur ce double programme de 2024?

J’ai un peu changé de direction par rapport à ma carrière. J’étais en monoplace jusqu’à présent, mais on voit que même ceux qui gagnent en Formule2 n’arrivent pas à aller en Formule1. La F1 est le rêve de tout pilote, mais elle reste quasiment inaccessible. Mon but est d’être pilote professionnel et l’endurance devient de plus en plus intéressante. Faire le WEC en GT et l’ELMS en LMP2 est un bon programme pour me montrer dans ces deux catégories, afin d’arriver au plus haut niveau de la discipline, c’est à dire l’hypercar.

Commençons avec le WEC, comment vous êtes-vous retrouvé en contact avec united autosports?

Par l’intermédiaire de McLaren. Zak Brown, qui est également le patron de United Autosports, nous à contacté, mon sponsor (Richard Mille) et moi. J’avais déjà eu des contact avec lui auparavant, mais pas plus que ça. J’avais eu l’occasion de le voir quand la F3 se produisait en levé de rideau des week-ends F1. 

Et avec TDS Racing, comment c’est opéré le rapprochement?

Ce sont également eux qui sont venu me chercher car ils étaient intéressés à me faire rouler. Nous y avons réfléchi est finalement ils m’ont proposé deux jours d’essais sur le circuit Paul-Ricard en novembre. Cela c’est vraiment bien passé, j’ai pris beaucoup de plaisir. Participer à LELMS avec eux est également une bonne occasion. 

Vous allez retrouver chez TDS deux pilotes qui sont déjà familier avec l’endurance et le LMP2, Rodrigo Sales et votre compatriote Mathias Bêche, les connaissez-vous?

Je connais Mathias depuis un petit moment, j’étais avec lui quand j’ai effectué mes premiers tests en LMP2 au Paul Ricard. Je suis content de faire équipe avec lui, il a énormément d’expérience et affiche un excellent palmarès. Cela me permettra de m’étalonner dans cette discipline que je découvre. Ce sera bénéfique d’apprendre un maximum de lui, et intéressant de voir ce que l’on peut accomplir ensemble. 

Qu’est ce que Mathias et Rodrigo peuvent vous apporter justement?

Tout ce qui tourne autour de la stratégie en endurance. C’est un format totalement différent par rapport aux sprints de la monoplace. Ils vont m’apprendre à exécuter au mieux les couses longues distance.  La gestion du trafic sera intéressante: en ELMS  je vais devoir doubler, tandis qu’en WEC ce sera à moi de laisser passer. Maîtriser cet aspect est ce qu’il y a de plus important dans cette discipline.

 

Lors de votre test en LMP2 quelles différences avez-vous pu constaté avec le pilotage d’une monoplace?

Pour moi la LMP2 ce conduit principalement comme une monoplace. Certes elle est plus lourde mais en ce qui concerne les freinages, la manière de prendre les trajectoires c’est très similaire. Dans le cockpit, on voit vraiment bien dans les virages à droite, mais il est moins évident de repérer le point de corde dans les courbes à gauche en raison de la fermeture du cockpit qui est devant nous. C’est un peu compliqué dans les virages lents où il faut davantage patienter.

 

Comment abordez-vous le fait de devoir partager la voiture? en monoplace vous avez l’habitude de régler la voiture comme bon vous semble, en endurance tout est une histoire de compromis…

C’est sûr que ce sont deux monde complètement différents. Avec mes équipiers, nous devrons travailler ensemble pour aller le plus vite possible. Je sais que Mathias roule principalement avec les mêmes réglages que moi, peut-être que Rodrigo évoluera un peu différemment et qu’il faudra aller dans son sens aussi. C’est ce que l’on apprend en endurance.

Nous avons parlé de la LMP2, mais quand est-il de la GT3? Avez-vous testé la voiture?

Je viens justement de boucler mes premiers roulages avec la voiture cette semaine. C’était vraiment bien. Beaucoup de personnes m’ont dit que la GT était une voiture complètement différente à piloter, qu’il fallait emmagasiner quantité de kilomètres avec la voiture. Je en dis pas que j’ai tout appris en deux jours, mais c’est une auto qui me plaît énormément. Je me sens bien avec le châssis et les freins. Je dois encore m’habituer avec l’ABS qui équipe toutes les GT3.

Vous parliez de l’hypercar plus tôt. En faisant du LMP2 et du GT3 la saison prochaine, on imagine que la catégorie supérieur occupe un coin de votre esprit?

Oui le but sera de rejoindre la catégorie Hypercar en 2025 ou 2026. Mon objectif est d’arriver au sommet de l’endurance, ‘être pilote professionnel il y a plus en plus de constructeurs et d’autres encore vont arriver (potentiellement McLaren en 2026) faire du GT en WEC et du LMP2 en ELMS, apprendre de nouveaux circuits est une excellente chose pour la suite.

Ces dernières semaines, des rumeurs ont fait état d’une possible arrivée d’ART Grand PRIX en LMP2 en ELMS la saison prochaine, avant de s’accoiser avec un constructeur pour l’hypercar ensuite. Vous étiez encore dans l’équipe cette année en F3 pourriez-vous être impliqué?

Ce ne sera pas avec moi. J’ai passé quatre année avec ART, nous avons gagné la FRECA ensemble en 2021, mais j’ai maintenant deux autres projets pour l’année prochaine et je me concentre à 100% là-dessus. Nous verrons ce qui se passera par la suite.

Comptez-vous également ajouter les 24 heures de Daytona à votre programme?

Pas pour 2024, il ne faut jamais dire jamais, mais ce n’est pas prévu pour le moment. J’ai déjà un programme avec deux très grands championnats. Si cela ce passe bien et que l’occasion se présente à l’avenir, je ne vais pas dire non.

Avez-vous fait une croix définitive sur la monoplace avec ce choix de carrière?

Je ne vais pas dire que c’est totalement terminé, mais ce que je veux faire maintenant c’est prendre mes marques en endurance. On ne sais jamais. Peut-être que je pourrai revenir à la monoplace à un moment donné.