Grégoire, jusqu’à maintenant, votre carrière était focalisée sur la monoplace. Vous êtes dans une année de totale découverte. Pas trop stressant?
Tout est nouveau. C’est un bon changement avec, d’un côté, le LM P2 en ELMS chez RICHARD MILLE by TDS, et de l’autre la saison WEC en LMGT3 avec une McLaren dans l’équipe United Autosports. Ce n’est pas stressant, non. J’aime cette nouveauté. Je dois juste m’adapter à de nouvelles voitures et passer de l’une à l’autre, selon les calendriers et ça me plait.
Vous devez changer de style de pilotage selon les week-end en claire?
Oui, c’est plus facile de passer de la LMP2 à la GT3 d’ailleurs, plutôt que l’inverse. Au début, mes premiers roulages étaient en peu compliqués, mais j’ai pris le pli. LA GT3 demande une façon de piloter assez particulière. Mon expérience en monoplace m’aide, mais c’est surtout en LMP2 que je peux le plus retrouver des sensations semblables. LA présence d’appuis aérodynamiques plus importants, en comparaison avec la GT, est palpable.
Sans vouloir flatter votre égo, il se murmure dans les paddocks que vous avez une certaine aisance pour vous jouer de la nouveauté…
Je n’aime pas le dire, mais c’est effectivement le retour que j’ai régulièrement de la part de mes ingénieurs. J’arriverais assez facilement à me sentir à l’aise dans une nouvelle voiture, sur un nouveau circuit ou quand les conditions météo sont changeantes. Je sais réagir et comprendre vite. Je me sens confiant. Lorsque j’ai signé pour le programme McLaren, on m’a prévenu. On m’a précisé qu’il allait me falloir du temps pour trouver le rythme. Et puis, après les premières séances, j’ai assez vite trouvé mes repères. Richard Dean et Zak Brown ( les propriétaires de l’équipe United Autosports. Ndlr) m’ont dit qu’ils étaient très contents.
Il y a un autre paramètre central que vous découvrez en Endurance: Celui qui consiste à partager la voiture…. et à rouler longtemps!
De ce côté-là, on peut le dire, c’est totalement nouveau. Auparavant, lorsque je prenais le départ d’une course, je savais aussi que j’allais devoir la finir. J’avais la responsabilité de la voiture seul. Lors de mes courses en WEC, au Qatar, comme à Imola j’étais le dernier de mon équipage (avec James Cottingham et Nicolas Costa. Ndlr) à rouler. Je n’avais donc pas de logique de « conservation » de la voiture pour la donner à un autre pilote, je devais aller le plus vite possible jusqu’à l’arrivée. Je découvre cet aspect et c’est très sympa.
Comment s’est réalisée cette bascule vers l’Endurance?
Ce n’est pas de mon seul fait. J’ai toujours eu l’habitude d’être à l’écoute et j’ai un entourage qui me conseille. Cela s’est décidé avec eux, avec mes sponsors aussi. J’avais la possibilité de continuer en Monoplace ou d’aller dans une autre direction, l’Endurance.
En échangeant avec Richard Mille, qui me soutient depuis mes débuts en compétition e 2016, nous avons décidé de suivre cette voie, car l’accession en Formule 1 demeure complexe. Je ne ferme pas la porte de la Monoplace, mais je vois que les séries liées aux 24 Heures du Mans connaissent un engouement de plus en plus fort. Y être est logique.
Deux programmes pour une première saison dans la discipline, ce n’est pas sans poser un léger souci….
C’est, en effet, assez danse et j’ai la chance de piloter pour deux très grandes équipes. Les 24 Heures du Mans présentent hélas, un clash entre mes deux programmes et il fallait donc faire un choix. Ma priorité est allée à United Autosports en LMGT3, car je tenais à faire partie du retour de McLaren dans la Sarthe.
Les ambitions, pouvez-vous nous les détailler?
Les résultats sont la meilleure façon de prouver la performance, mais je ne me focalise pas uniquement sur les classements. Je me concentre sur ma montée en puissance. Jusqu’au milieu de saison, il faut que je construise des choses, que je progresse, et ensuite, il faudra avoir un haut niveau de performance et de la régularité. Etre constant et rapide, c’est mon but, et les résultats suivront.
Le Mans sera aussi une découverte! On devine votre impatience!
Totalement. Je n’ai jamais roulé sur le grand circuit. Ma seule expérience se limite au début de ma carrière à rouler sur le circuit Bugatti. Cela fait un peu de virages en commun. (Rires) Mais bien entendu, je connais le tracé, ses virages mythiques. J’ai hâte d’y être. Je suis les 24 Heures du Mans depuis des années en intégralité, sans jamais décrocher de ma télévision! Y être est un rêve. Je suis également impatient de découvrir les à-côtés, l’ambiance. C’est mythique Rouler et vivre l’expérience Le Mans me plaît. Je me réjouis d’y être. Avec un bon résultat pour une première, je l’espère.
Avec McLaren portant le N°59 sur les portières, comptez-vous sur un clin d’œil de l’histoire?
J’aime que l’équipe utilise un numéro qui fasse référence à la McLaren F1 GTR victorieuse en 1995. Et d’ailleurs, la voiture-sœur porte le N° 95 en référence à l’année de la victoire. Tout est lié, cette épopée est restée dans la légende.
Vous n’étiez pas né! Mesurez-vous l’importance de ce retour de la marque?
Bien entendu, et nous en parlons fréquemment avec Richard Mille l’ambition est d’afficher une très belle performance, puis de progresser en 2025. Mais si l’on peut viser la victoire dès cette année, on ne va pas se gêner!