Grégoire, le 1er mars dernier, vous affirmiez que votre seul et unique but était de gagner le titre mondial. Six mois plus tard, regrettez-vous vos paroles?
Non, et j’assume entièrement. Si c’était à refaire, je redirais exactement la même chose. Alors c’est vrai, c’est évident, les choses ne se sont pas passées comme je l’avais souhaité. Mais je reste convaincu d’une chose » mon écurie Art Grand Prix et moi possédions les arguments et les moyens pour décrocher le titre, au pire pour finir dans le top 3. Du reste, jusqu’à Monaco, soit au tiers de la saison, je marque des points à chaque course, je comptabilise deux podiums, et je suis parfaitement placé dans la course au titre.
« Je finis 14ème mais, dans ma tête, je suis convaincu d’être dans le top 5. »

C’est après que cela c’est gâté: 47 points lors des 6 premières courses, 7 lors des 12 dernières…Comment expliquer une telle dégringolade?
Dans ce sport, le résultat dépend de plusieurs facteurs: il y a le pilote, bien sûr, mais il y a aussi la voiture, les ingénieurs, les mécaniciens; il y a, enfin et surtout, vos adversaires, sur la piste. Lors des deux premières manches, à Barhein et à Melbourne, l’addition des éléments m’a plutôt été favorable. Le vent a commencé à tourner à Monaco, certains éléments m’ont été défavorables, dès ce moment-là. Or, en F3 comme en F2 ou en F1, il faut que tout joue à 100%, sinon vous n’avez aucune chance.
L’ultime week-end, à Monza, illustre parfaitement vos propos…
Oui. A Monza, je n’ai commis aucune faute, vraiment, et ma voiture était au top. J’avais tout en main pour signer un très bon résultat. Mais le facteur » autre pilote », une nouvelle fois, à joué en ma défaveur. Le samedi, je me fais sortir par O’Sulivan, le dimanche par Bortoleto e, dans les deux cas, juste après avoir signé le meilleur tour. C’est frustrant, car je sais que j’étais capable de faire mieux, beaucoup mieux. Je finis 14ème du Mondial mais, dans ma tête, je suis convaincu d’être dans le top 5. C’est la réalité du sport automobile, il faut l’accepter, même si c’est dur.
Avez-vous commis des erreurs?
Oui, bien sûr, j’ai ma part de responsabilité. A Barhein, par exemple, j’avais la voiture pour décrocher la pole position, mais je ne fais que 3ème. A Silverstone, sur un circuit que je connais peu avec ces enchaînements rapides, je ne me suis pas présenté au top par rapport à beaucoup d’autres qui avait pris le soin d’aller y rouler un ou deux jours, contrairement à moi. Là aussi, j’ai fait une erreur, je pense.
Cette saison 2023 laisse un très gros goût d’inachevé, certes, mais tout n’est pas à jeter…
C’est sûr. Je décroche deux podiums, et pas n’importe lesquels: une deuxième place à Melbourne, à l’autre bout du monde, et une 3ème à Monaco, sur le circuit le plus mythique de toute la planète. En plus, je réussis la pole position à Spielberg. Ce n’est pas rien. On parle d’un championnat du monde FIA, tout de même, avec seulement 30 pilotes en F3, 22 en F2 et 20 en F1. Nous sommes très peu à avoir la chance de rouler dans cette catégorie. L’autre point positif, c’est la fiabilité de ma voiture: Art Grand Prix, mes mécanos, durant toute la saison, mont mis à disposition un bolide qui n’est jamais tombé en panne, qui n’a jamais connu le moindre problème technique.
Quelle forme prendra votre saison 2024?
Il est encore trop tôt pour le dire. là, je suis en train de discuter avec mes partenaires de divers projets. J’en saurai davantage dans quelques semaines.
Verra-t-on Grégoire Saucy en F2 en 2024?
(Il sourit) Encore une fois il est trop tôt pour affirmer quoi que ce soit. La F2, ce serait la suite logique, c’est certain. Et je suis sûr que je pourrais vivre une très belle saison dans cette catégorie-là. Mais attendons.
